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LA CAMORRA POLITIQUE 3 - LA CAMORRA POLITICA 3


La contrebande de terre était commandée en chef par un camorriste non moins fameux, nommé Pasquale Merolla. Elle s'opérait très-librement à toutes les portes de la ville.

Un piquet de compagnons s'y tenait campé l’arme au bras près du bureau de l'octroi.

Quand arrivait un chariot de vin, ou de viande, ou de laitage, et que les gabelous sortaient de leur cave pour faire leur visite et toucher leurs droits, les camorristes s'avançaient en nombre en criant:

— Laissez passer, c'est pour Garibaldi (è roba d'o sì Peppe)!

Les gabelous s'écartaient aussitôt, et le charretier payait la taxe aux camorristes.

Ce qu'il y a de plus curieux dans tout ceci, c'est que les charretiers ni leurs patrons ne gagnaient guère à cette contrebande.

Ils payaient à la camorra les mèmes droits à peu près qu'ils auraient du payer à l’octroi; la différence était insignifiante. — Ce n'était donc point l'économie qui les poussait à ces manœuvres, c'était la peur; ils craignaient le pouvoir occulte plus encore que le pouvoir régulier.

Entre deux maux, ils choisissaient le moindre.

S'ils payaient la taxe à la secte, ils ne risquaient que d'otre surpris par le fisc et de subir une peine légère; mais, s'ils la payaient au fisc, ils étaient parfaitement surs d'être pris par les camorristes ei roués de coups. Ils payaient donc la taxe à la secte.

Il en résulta des pertes considérables pour l'Etat, ou du moins pour la ville, à laquelle l'octroi venait d'être rendu. Il arriva mème un jour (je garantis le fait, le tenant du ministre alors en place) qu'à toutes les barrières de Naples réunies, l’administration ne perçut, tout compris, que vingt-cinq sous!

Cette énormité ouvrit les yeux au pouvoir, qui or-donna des mesures sérieuses.

Quatre-vingt-dix camorristes furent arrêtés dans une seule nuit, en décembre

1860; le lendemain, l'octroi rendit 800 ducats (3,400fr.).

Enfin, M. Silvio Spaventa, l’un des personnages principaux de 1848, ancien patriote, instruit et calme par huit années de bagne, vint au pouvoir après l’établissement de la monarchie régulière, dans un moment de réorganisation qui devait être fatalement une période de réaction.

Un mérite qu'on ne saurait lui refuser, c'est qu'il se mit vaillamment à l’œuvre. Il fit table rase et brava hardiment l’impopularité.

C'est l'éloge le plus glorieux qu'on puisse adresser a un homme politique.

Quant aux fautes qu'on lui reproche, ce n'est pas ici le lieu de les discuter.

Les Napolitains ont un grand défaut: ils s'accusent et se flétrissent volontiers les uns les autres.

A les entendre, leur pays serait une caverne de brigands. Un de leurs députés, homme d'esprit et de talent, vient d'écrire un livre: i Moribondi del palazzo Carignano (les Moribonda du palais Carignan), dans lequel il prouve avec beaucoup de vivacité que ses concitoyens — ses collègues! — les députés de Naples, sont un ramassis d'imbéciles ou de sacripants.

Au nom du ciel, je prie les étrangers de n'en pas croire un mot; c'est une façon de parler toute proudhonienne. Je les supplie mème de ne pas se figurer, après la lecture de ce pamphlet, qui a fait beaucoup de bruit, que l’auteur soit un homme haineux, malfaisant, un mauvais citoyen, cherchant à prouver aux deux mondes que, si l'Italie n'est plus la terre des morts, elle est du moins la terre des drôles.

L'auteur a calomnié son pays, il s'est calomnié lui-même. Il vaut mieux que son livre, et les Napolitains, quoi qu'ils disent d'eux-mêmes, comptent parai eux des hommes d'esprit et des hommes de bien.

M. Spaventa, ai-je dit, vint au pouvoir et dirigea longtemps l'intérieur et la police. Un de ses premiers actes fui d'écarler brusquement la camorra.

Il s'y prit cependant avec précaution, attendant un prétexte, une infraction quelconque à la discipline établie. Il n'attendit pas longtemps.

L'occasion trouvée, il fit arrêter dans une seule nuit une centaine des camorristes les plus redoutés, qu'il envoya aux îles.

Du mènie coup, il abolit la garde citadine, déjà remplacée d'avance, et lui substitua une garde de sûreté publique organisée de longue main.

On a reproché à M. Spaventa d'avoir, en cette occasion, persécuté les bons comme les mauvais et frappe certains patriotes avancés, voire mème des garibaldiens, comme camorristes.

Il m'est impossible d'entrer dans cette discussion; c'est une question de personnes.

Peu importe à l'Europe si, dans ces razzias de faquins, on comprit, par malheur ou par calcul, un certain nombre d'hommes dangereux.

 Je n'aurais point répété celte accusation si elle ne me fournissait l'occasion de rappeler les procédés de l’ancien régime. M. Ajossa, policier en chef de François II, avait annoncé à son de trompe une guerre acharnée contre les camorristes.

Il en prit, en effet, une bande et l'envoya aux galères. Vérification faite, il se trouva qu'il n'avait relégué que des libéraux.

Cependant, malgré les menaces énergiques de M. Spaventa, la camorra ne fut pas détruite. Elle n'existait pas seulement chez un groupe d'hommes, elle était enracinée dans les mœurs du pays.

Chassés de Naples, les chefs laissaient derrière eux la secte, qui se reformait aussitôt sous d'autres chefs et continuait, sans interruption, son oeuvre fatale.

Les victimes de Spaventa tombèrent du pouvoir sans perdre de leur puissance. On les enferma dans les bagnes, ils en sortirent au bout de quelque temps; on les renvoya aux îles, ils s'en évadèrent.

Pour se venger du fonctionnaire qui les persécutait, ils organisèrent contre lui des demonstrandum populaires; ils poussèrent dans les rues des tas de vagabonds et de va-nu-pieds qui firent un bruit d'enfer en criant: « Mort à Spaventa!» — et qui allèrent l'attaquer impunément, pêle-mêle, avec un tumulte effroyable, jusque dans ses bureaux du palais des finances, jusque dans l'intérieur de sa maison.

C'est ainsi que la camorra persista, toujours menaçante.

En tombant du pouvoir, elle était entrée dans l’opposition.

Tous ces forts des halles de Naples ne se contentaient plus de filouter des sous aux loqueteux, ils étaient devenus des hommes politiques.

Dans les élections, ils défendaient telle ou telle candidature, en guidant avec leurs triques la conscience et la religion des électeurs.

Et ils ne se contentaient pas d'envoyer un député à la Chambre; ils le surveillaient de loin, suivaient sa conduite, épiaient ses démarches, se faisaient lire ses discours, qu'ils étaient incapables de lire eux-mêmes; et, quand ils n'étaient pas contents de lui, le recevaient, à son retour de Turin, par un concert sauvage de sifflets et de huées qui éclataient le soir, à l’improviste, sous les fenêtres de sa maison.

Enfin, les camorristes firent un métier plus immoral encore. J'ai longtemps douté de ce que je vais dire; mais des faits nombreux, éclatants, me l'ont prouvé si bien, que je ne saurais plus le nier; — la secte rançonnait les bourboniens en les menaçant de les dénoncer à la police.

Quand un homme était soupçonné de regretter l’ancien régime, il recevait la visite d'un tiers officieux, qui lui disait confidentiellement:

— Vous courez les plus grands dangers; le pouvoir a Toeil sur vous; on assure que vous soutenez les  prêtres et que vous soudoyez les brigands; vous irez aux galères.

Le malheureux, pale de peur, suppliait son mystérieux visiteur de le tirer de ce mauvais pas.

— Il n'y a qu'un moyen de vous sauver, disait l’agent de la secte; ayez un camorriste à vos gages, ou achetez celui qui voudrait vous dénoncer.

Une forte somme était alors payée, et le bourbonien, qui n'avait jamais couru le moindre danger, ne s'en croyait pas moins tire du bagne par la vénalité des policiers qu'il pouvait avoir payés de son argent.

Et, dans cette erreur, il pestait contre le régime nouveau, qui faisait exactement comme avait fait l'autre!

Au reste, ce n'était pas la secte seule qui se livrait à ce genre d'extorsions. Bien des amateurs ne craignaient pas de les commettre, et  j'aurais à ce sujet de terribles incidents à raconter.

L'homme très-connu qui voulut filouter des piastres au baron F., en le menaçant de le dénoncer comme bourbonien, mais qui, dénoncé à son tour, fut arrêté par l'inspecteur Mele, lequel inspecteur périt quelques jours après, assassine par un jeune frère du délinquant, — cet homme-là n'était pas un camorriste.

Le frère lui-même, le jeune assassin, le Bel Garzone, comme on le surnommait, n'appartenait pas à la secte.

La camorra ne prit aucune pari ni aux démarches tentées auprès du baron, ni au meurtre du juge.

Le premier fait fut une spéculation privée; le second, une vengeance fraternelle.

J'insiste là-dessus, parce que ce doublé attentat, qui remplit tous les journaux du temps où il fut commis, a toujours été attribué à la camorra; — assertion démentie, comme on va le voir, par le dénoùment du drame.

Après son crime, le Bel Garzone (qui complait à peine dix-neuf ans et qui avait déjà deux homicides sur la conscience) courut la campagne pour se cacher, essaya, dit-on, de se joindre à une bande de brigands qui ne voulut pas de lui (?), et finit par rentrer à Naples.

Il s'y était enfermé dans une retraite impénétrable; mais la camorra se chargea de le retrouver, ce qu'elle n'eût point fait assurément s'il eût été camorriste.

La mission étant acceptée, on dit méme invoquée, quelques compagnons l'accomplirent non sans peine, ni sans coups de revolver.

J'ai vu le Bel Garzone blessé, couvert de sang, traîne en prison à travers les rues, au milieu du jour, par des camorristes qui le frappaient cruellement pour le faire avancer.

Ils n'auraient point agi ainsi avec un de leurs frères.

Le coup fait, ils osèrent se présentera la questure et réclamer le prix du sang. Le premier jour, ils n'étaient que cinq ou six se vantant d'avoir arrêté le jeune meurtrier.

Le lendemain, il en surgit une trentaine.

Tels furent les hauts faits de la camorra jusqu'à la proclamation de l'état de siége, en juillet 1862.

Je pour-rais multiplier les anecdotes; mais je ne veux point lasser la patience de mes lecteurs.

Je m'en tiens donc là, et je résumé en trois mots le róle politique de la secte.

Sous Ferdinand II, elle avait cótoyé la police occulte.

Sous François II, elle appartint à la conspiration libérale.

Sous la révolution, elle composa la police officielle.

Sous Victor-Emmanuel, elle est entrée dans l'opposition et s'est déclarée très-nettement pour le désordre. C'est là, d'ailleurs, sa véritable opinion sous tous les gouvernements.

Del contrabbando di terra avea il comando supremo un camorrista non meno celebre, nominato Pasquale Merolle. Si operava liberamente a tutte le porte della città.

Un picchetto di compagni si appostava con arme in braccio presso l’uffizio della Dogana.

Allorché giungeva un carico di vino, o di carni, o di latte, e i gabellotti uscivano dalle loro case per far la visita ed esigere i tributi, i camorristi si avanzavano numerosi gridando:

“Lasciate passare, appartiene a Garibaldi “ — (È roba d'o si Peppe.)

I gabellotti si allontanavano tosto e il vetturale pagava la tassa ai camorristi.

Ciò che havvi in questo di più curioso si è che né i vetturali né i loro padroni guadagnavano cosa alcuna a questo contrabbando.

Pagavano alla camorra presso a poco gli stessi diritti, che avrebbero dovuto pagare alla dogana; la differenza era insignificante. Non era dunque l'economia che li spingeva a questi raggiri, ma la paura: temevano il potere occulto assai più del regolare.

Fra i due mali si appigliavano al minore.

Se pagavano il dazio alla setta, non rischiavano che di essere sorpresi dal fisco e di subire una pena leggera; ma se la pagavano al fisco, erano sicuri di esser presi da1 camorristi e ricevere una buona bastonatura. Quindi pagavano il dazio alla setta.

Da ciò è facile immaginare le perdite considerevoli che ebbe a soffrire il dazio consumo della città. Fuvvi perfino un giorno (e guarentisco il fatto che ho da fonte autorevole) nel quale, tra tutte le porte di Napoli, l’amministrazione non potè percepire che 25 soldi!

Questa enormità aprì gli occhi al potere, che ordinò gravi provvedimenti.

Novanta camorristi furono arrestati in una sola notte nel dicembre 1860: l'indomani il dazio fruttò 800 ducati (3400 lire italiane).

Per ultimo il commendatore Silvio Spaventa, uno degli uomini più eminenti del 1848, antico repubblicano, istruito e temperato da otto anni di galera, venne al potere dopo lo stabilimento della monarchia, in un tempo di riorganamento, che per mala ventura dovea essere un tempo di reazione.

Ma il merito che non può contrastargli fu che egli si pose con ardore all’opera: fece tavola rasa e affrontò arditamente la impopolarità.

Ora che egli è caduto, ho diritto di rendergli quésta giustizia.

Quanto agli errori che gli si imputano, non è questo il luogo per discuterli.

I Napolitani hanno un grave difetto, si accusano e si infamano a vicenda.

A prestar loro fede, questo paese sarebbe una caverna di briganti. Uno de' loro deputati, uomo d’ingegno e di spirito, ha scritto un libro (I moribondi del Palazzo Carignano), nel quale prova con molto brio che i suoi concittadini, i suoi colleghi, i deputati di Napoli, sono uno stuolo di imbecilli o di furfanti.

In nome del cielo, io scongiuro gli stranieri a non prestar fede a queste inscienze. Li supplico a non credere, dopo la lettura di quel libro che ha fatto qualche rumore, che l'autore sia un uomo astioso, bilioso, cattivo, un pessimo cittadino, che si studi di provare ai due mondi che, se l'Italia non è più la terra de' morti, è almeno la terra de' furfanti.

L'autore ha calunniato il suo paese e sé stesso. Egli è migliore del suo libro, e i Napolitani, checché dicano di sé medesimi, contano fra loro uomini di spirito e uomini dabbene.

Il commendatore Spaventa, io diceva, venne al potere e diresse per lungo tempo la polizia e l’interno. Uno dei suoi primi atti fu di porre in disparte bruscamente la camorra.

Usò peraltro precauzione, attese un pretesto, un'infrazione qualunque alla disciplina stabilita. l’espettazione non fu lunga.

Trovata l'occasione, fece in una sola volta arrestare un centinaio di camorristi, i più terribili, e gl'invio alle isole.

Contemporaneamente abolì la Guardia Cittadina, e le sostituì una Guardia di Pubblica Sicurezza già organata da qualche tempo.

Si è accusato lo Spaventa di aver in tale occasione perseguitato i buoni come i cattivi, e di aver colpito alcuni patriotti esaltati, anche dei garibaldini, come camorristi.

Mi è impossibile entrare in tale discussione: è questione di persone.

Poco importa all’Europa, se in una razzia di scellerati, per errore o per calcolo furono compresi alcuni uomini onesti.

 Non avrei ripetuto queste accuse, se esse non mi avessero fornito l'occasione di rammentare il modo col quale procedevasi sotto l'antico regime. Il signore Aiossa, capo della Polizia sotto Francesco II, avea proclamato a suon di tromba una guerra accanita contro i camorristi.

Ne prese infatti una banda intiera, e rinviò in galera: fatte le opportune verificazioni, ne resultò che non avea relegato che dei liberali.

Tuttavia, malgrado gli energici provvedimenti di Spaventa, la camorra non fu distrutta. Essa non esisteva soltanto in un gruppo di uomini, ma era radicata ne' costumi del paese.

Scacciati da Napoli, i capi lasciavano dietro di sé la setta, che riformavasi sotto altri capi e continuava senza interruzione la sua opera fatale.

Le vittime di Spaventa caddero dal potere, ma non perderono potenza: furono racchiuse nei bagni; ne uscirono poco tempo dopo; furono inviate nell’isole, e ne evasero.

Per vendicarsi del ministro che le perseguitava, organarono contro di lui le dimostrazioni popolari: spinsero per le vie frotte di vagabondi e di cialtroni che fecero un chiasso infernale, gridando morte a Spaventa, e che andarono ad aggredirlo impunemente e confusamente con un tumulto spaventevole fin entro i suoi uffici nel palazzo delle Finanze, fin nella sua casa.

In tal guisa persistè la camorra, sempre minacciosa.

Cadendo dal potere, era entrata nella opposizione.

Tutti quei bravi dei mercati di Napoli non si contentavano di rubare pochi soldi ai sempliciotti: erano addivenuti uomini politici.

Nelle elezioni proibivano tale o tal'altra candidatura, confortando co’ loro bastoni la coscienza e la religione degli elettori.

Né si contentavano di inviare un deputato alla Camera, e sorvegliarne da lungi la condotta; spiavano il suo contegno, si facevano leggere i suoi discorsi, non sapendo leggerli da sé medesimi.. Quando non erano contenti di lui, lo salutavano, al suo ritorno da Torino, con un bestiale concerto di fischi e di grida, che scoppiava la sera all'improvviso, sotto le finestre della sua casa.

Per ultimo i camorristi si dettero ad un mestiere anco più immorale. Ho lungamente dubitato di quanto sto per dire, ma fatti numerosi, eloquenti, me lo hanno provato in tal modo, che non potrei più oltre negarlo. La setta poneva una taglia sui borbonici, minacciando di denunziarli alla polizia.

Quando un individuo era sospetto di tenerezza verso l’antico regime, esso riceveva la visita di un incognito, che gli diceva confidenzialmente:

“Voi correte grandi pericoli; il governo vigila su di voi: si afferma che sostenete i preti e assoldate i briganti: voi andrete in galera.”

Lo sventurato, pallido dalla paura, supplicava il suo misterioso visitatore di trarlo di impaccio.

“Non havvi che un mezzo per salvarvi, diceva l'agente della setta: prendete un camorrista al vostro soldo, o comprate il silenzio di quegli che vorrebbe denunziarvi.”

Allora il borbonico, che non avea corso alcun pericolo, pagava una forte somma, credendosi liberato dal bagno per la venalità del poliziotto, cui egli credeva aver dato il suo danaro.

E dietro questo errore gridava contro il nuovo regime, che faceva precisamente quello che avea fatto il precedente.

Del resto non era la setta soltanto che commetteva questa specie di estorsioni. Molti dilettanti non temevano di usarne, e potrei in questo proposito narrare storie terribili.

L'uomo notissimo, che volea estorcere alcune piastre al barone F. minacciando di denunziarlo come borbonico, ma che denunziato a sua volta era stato arrestato d'ordine del giudice Mele, il quale giudice perì pochi giorni appresso assassinato da un fratello del delinquente, codesto uomo non era un camorrista.

Il suo fratello istesso, il giovane assassino, soprannominato il Bel Garzone, non apparteneva alla setta.

La camorra non prese parte alcuna ai tentativi fatti presso il barone, né alla morte del magistrato.

Il primo delitto fu una speculazione privata, il secondo una vendetta fraterna.

Insisto su ciò, perché questo duplice reato di cui tanto parlarono i giornali di quell'epoca fu attribuito alla camorra, asserzione che è smentita, come son per notare, dallo scioglimento del dramma.

Dopo il suo delitto, il Bel Garzone (il quale aveva appena 48 anni ed aveva già due omicidi sulla coscienza) vagò per la campagna per nascondersi; tentò, a quanto dicesi, di riunirsi ad una banda di briganti, che non volle riceverlo (?) e tornò finalmente a Napoli.

Si era nascosto in un luogo impenetrabile, ma la camorra si incaricò di ritrovarlo, lo che non avrebbe fatto se avesse appartenuto alla setta.

Essendo stata accettata tale proposta, che alcuni vogliono fosse fatta dal Governo, alcuni compagni la eseguirono non senza fatica, e non senza colpi di revolver.

Ho veduto il Bel Garzone ferito, coperto di sangue, trascinato per le vie nel bel mezzo del giorno alla prigione dai camorristi, che lo battevano crudelmente per farlo camminare.

Non avrebbero operato in tal guisa, se si fosse trattato di un compagno!

Compiuta l'impresa, osarono presentarsi alla questura per ottenere il prezzo del sangue da essi versato. Il primo giorno non erano che cinque o sei, i quali si vantavano di avere arrestato l'assassino.

Il giorno appresso ne sorsero una trentina.

Tali furono le alte imprese della camorra fino alla proclamazione dello stato d'assedio nel luglio 1862.

Potrei moltiplicar gli aneddoti, ma non voglio stancar la pazienza del lettore.

Bastino dunque quelli da me riferiti, per i quali in brevi parole si riassume la parte politica della setta.

Sotto Ferdinando II essa avea fatto la polizia occulta.

Sotto Francesco II appartenne alla cospirazione liberale.

Sotto la Rivoluzione fu la polizia officiale.

Sotto Vittorio Emanuele è entrata nell'opposizione, e si è nettamente dichiarata per il disordine: e questa è la sua vera opinione, sotto tutti i governi.































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