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LA CAMORRA POLITIQUE 2 - LA CAMORRA POLITICA 2


Ce n'était pas que le royal jeune homme manquât de certaines connaissances et de certaines aptitudes, esprit moins souple, moins alerte, moins pénétrant que son père, il suppléait aux facultés qu'il n'avait pas par beaucoup de zùle et d'application.

Manquant de me-moire, il passait des journées à prendre des notes. Il s'occupait de beaucoup de choses, entrait volontiers dans les détails, savait son code sur le bout du doigt, et aurait pu tenir tóte, sur le droit public et sur te droit des gens, aux premiers jurisconsultes de son royaume.

Malheureusement, il se sentait déconcerté, dépaysé dans la politique, où il portait de singuliers scrupules religieux. Il ne tenait pas au droit divin par a varice ni par tempérament mais il le vénérait sincèrement comme un dogme. Il ne voulait pas donner de constitution, parce que son père lui avait dit que c'était un péché mortel.

Je peux garantir ces détails: ite me viennent d'un flemme sérieux qui falsait partie du conseil de François II et qui ne s'est point converti au nouveau régime.

Je lui ai demandé si, dans son opinion, le «idée» du prince avaient pu se modifier dans l'exil, après deux années de cruelles épreuves.

Il me répondit qu'on le lui avait assuré, mais qu’il ne le croyait pas.

François II avait cède cependant, avant de tomber du trône, mais après les triomphes de Garibaldi. Ces faits datent d'hier et sont encore dans toutes les mémoires.

Une constitution, arrachée de force par le baron Brenier, ministre de France, qui hâta la chute du roi, mais qui du moins le fit tomber avec grâce, fut annoncée le 25 juin 1860, un an trop tard, et re-poussée par la plus étrange et la plus accablante des conspirations, celle du silence.

Les prisons s’ouvrirent; il en sortit des nuées de camorristes. Leur premier acte, après leur délivrance, fut d'assaillir les commissariats de police et d'en brûler tout les papiers. Après quoi, ils cassèrent les sbires à coups de trique.

Si on les avait laissés faire, ils auraient mis Naples à feu et a sang.

M. Liborio Romano venait d'être nommé préfet de police.

Nous élions alors dans un singulier état: entra un roi qui donnait une constitution à contrecœur et un peuple qui n'en voulait pas le moins du monde, une armée farouche qui était prête à charger la population, et un essaim d'émeutiers qui molestaient et provoquaient cette armée farouche.

L'ancienne police avait disparu, la garde nazionale n'existait pas encore, la ville était livrée à elle-même, et la canaille sanfédiste, attendant un nouveau 15 mai, se préparait au pillage; elle avait mème loué déjà des boutiques (je garantis le fait) pour y déposer le butin.

Il s'agissait de sauver Naples; don Liborio ne savait plus à quel saint se vouer.

Un general bourbonien lui donna le conseil «d'imiter l’ancien gouvernement, — je reproduis textuellement la phrase, — et eie faire ce qu'il faisait en cas de péril.»

Don Liborio demanda quelques explications et suivit le conseil du generai. Il se jeta dans les bras des camorristes.

On l'en a blâmé sévèrement; mais que faire?

Il s'agissait, avant tout, d'empêcher le pillage, et, en méme temps, qui sait? de relever peut-être et de ra-mener au bien des hommes égarés.

Don Liborio n'avait pas encore lu les Misérables; mais, appartenant depuis longtemps à ces confréries humanitaires qui voudraient réaliser la cité de Dieu, il croyait sans doute (il me l’a dit vingt fois) qu'il n'y a pas d'être assez dégradé pour ne plus pouvoir jamais devenir honnête homme.

Tourner au bien du pays l'énergie fourvoyée des sectaires et changer leur exploitation criminelle en association vigoureuse pour la protection de la société, c'était un beau rêve. Don Liborio ne le conçut peut-être qu'après coup pour justifier son expérience, je l’ignore; je sais seulement que la crise était grave, le péril urgent, la ville sans défense, qu'il fallait empéguer le pillage, et que le pillage n'eut pas lieu.

Je le reconnais de grand cœur; ce fut un service éminent rendu par les camorristes. Heureux de ce premier succès, don Liborio tâcha de les organiser et de les discipliner.

Il imagina une garde citadine composée de ces demi-malfaiteurs, qu'il espérait enrégimenter par là dans la société régulière.

Les picciotti di sgarro remplacèrent les sbires violemment chassés; chaque camorriste en chef devint capo squadro (chef d'escouade).

Ce fut une révolution improvisée dans le service de la sûreté publique. Et, je dois le dire, celle révolution réussit pleinement dans les premiers mois.

La camorra ne se servit pas seulement de son influence pour prévenir les émeutes, mais elle empêcha jusqu'aux moindres méfaits; il n'y eut jamais si peu de vols commis qu'aux premiers temps de leur surveillance impérieuse et diligente.

La garde citadine n'avait encore ni uniformes, ni discipline, ni règlement déterminés; elle se composait de popolani vêtus en simples artisans, armés de gros bâtons, et n'ayant d'autre signe distinctif qu'une cocarde tricolore à leur casquette.

Ils se firent cependant respecter et redouter plus que n'avaient jamais fait les feroci, malgré l'accoutrement, la tournure, la dague et le fusi19 le visage hargneux et truculent de ces anciens sbires.

La garde citadine se conduisit d'abord bravement et9 ce qui paraîtra plus étrange, bonnelement.

Je pourrais le prouver par vingt traits que j'ai vus de mes yeux et qui sont restés dans ma mémoire.

Je n’en citerai qu'un, non le plus curieux, mais celui qui exigera le moins de notes et d'éclaircissements.

Non è già che il reale principe mancasse di certe nozioni e di certe altitudini ingegno meno pieghevole, meno acuto di quello di suo padre, suppliva alle facoltà che gli mancavano con molto zelo e con molta applicazione.

Privo di memoria, passava giornate intiere a prender appunti. Si occupava di molte cose, entrava volentieri ne1 particolari, conosceva benissimo i Codici, e in fatto di diritto pubblico e di giure internazionale avrebbe potuto tener fronte al primo giureconsulto de1 suoi Stati.

Sventuratamente egli si sentiva sconcertato; e spostato in politica, dove arrecava ' singolari scrupoli religiosi. Non era partigiano del diritto divino per avarizia o per temperamento, ma lo venerava sinceramente come un dogma. Non voleva conceder la costituzione sol perché suo padre aveagli detto esser questa un peccato mortale.

Posso garantire tali notizie, che mi vengono da un uomo che faceva parte del Consiglio di Francesco II, e che non si è convertito al nuovo regime.

Gli chiesi se credeva che le idee del principe avrebbero potuto subire modificazione nell’esilio, e dopo due anni di prove crudeli.

Mi rispose essergli stato affermato che tal cambiamento era avvenuto, ma aggiunse che egli non lo credeva.

Tuttavia Francesco II avanti di cadere dal trono avea ceduto, ma dopo le vittorie di Garibaldi. Questi fatti sono recenti e tutti ne conservan memoria.

Una costituzione che, strappata per forza dal barone Brenier ministro di Francia, affrettò la caduta del re, ma almeno lo fece cadere con grazia, fu proclamata il 25 giugno 1860, cioè un anno troppo tardi, e venne respinta dalla più strana e più tremenda cospirazione, quella del silenzio.

Le prigioni si aprirono, e ne uscirono frotte di camorristi. Il loro primo atto, dopo la liberazione, fu di assalire il commissariato di polizia e di abbruciare tutte le carte; dopo di che presero gli sbirri a colpi di bastone.

Lasciati a sé stessi, avrebber messo Napoli a ferro e fuoco.

Il signor Liborio Romano era stato in que’ giorni nominato prefetto di Polizia.

Noi eravamo allora in condizioni singolari, fra un re che dava suo malgrado una costituzione” ed un popolo che non la voleva; un esercito pronto a far fuoco sul popolo e uno sciame di turbolenti che molestavano e provocavano codesta truppa.

L’antica polizia era scomparsa; la Guardia Nazionale non esisteva ancora, la città era in balia di sé medesima, e la canaglia sanfedista, in aspettativa di un nuovo 15 maggio, si preparava al saccheggio; aveva già preso in affitto delle botteghe (garantisco questo fatto) per deporvi il bottino.

Trattavasi di salvar Napoli, e Don Liborio Romano non sapeva più a qual santo raccomandarsi.

Un generale borbonico lo consigliò ad imitare l’antico governo e (riproduco testualmente la frase) “a far ciò che esso faceva in caso di pericolo.”

Don Liborio chiese alcune spiegazioni, e seguì il consiglio del generale. Si gettò in braccio ai camorristi.

Di ciò è stato accusato con molta severità. Ma che fare?

Trattavasi innanzi tutto di impedire il saccheggio e nel tempo istesso di riabilitare forse e di ricondurre al bene uomini fuorviati.

Don Liborio non avea ancor letto Le Miserables, ma appartenendo da lungo tempo a quelle confraternite umanitarie che vogliono realizzare la città di Dio, credeva senza fatto (egli stesso me lo disse soventi volte) che non siavi essere tanto degradato, da non poter più divenire uomo onesto.

Volgere a vantaggio del paese l’energia fuorviata dei settari, cambiare la loro criminosa associazione in una società vigorosa, intesa a protegger la società” era un bel sogno. Don Liborio forse non lo concepì, che dopo aver preso il suo partito e quasi per giustificarlo?

Lo ignoro: so unicamente che la crisi era grave, il pericolo urgente; la città indifesa, e che era mestieri impedire il saccheggio; e il saccheggio non ebbe luogo.

Io lo confesso ben volentieri fu questo un servigio eminente resa dai camorristi. Felice di questo primo successo, Don Liborio tentò di organarli e disciplinarli.

Immaginò una guardia cittadina composta di questi malfattori, che sperava così arruolare nella società onesta.

I picciotti di sgarro tenevano il luogo dei birri violentemente cacciati: ogni camorrista in capo divenne capo squadra.

Fu una rivoluzione subitanea nel servizio della pubblica sicurezza. E, debbo dirlo, tal rivoluzione riuscì pienamente nei primi mesi.

La camorra non si servì soltanto della sua influenza per prevenire le rivolte, ma impedì fino i più piccoli delitti: non vi fu mai un sì piccol numero di furti quanto nei primi giorni della sua sorveglianza imperiosa e diligente.

La guardia cittadina non avea ancora uniformi, discipline, regolamenti stabiliti: si componeva di popolani vestiti da semplici operai, armati di grossi bastoni, non adenti altro segnale di riconoscimento fuor di una coccarda tricolore ai loro gaschetti.

Pure essa si fece rispettare e temere più assai dei feroci, a malgrado del vestiario, delle fìsonomie, della daga, del fucile, del volto severo e truculento di questi antichi sbirri.

Essa si condusse coraggiosamente, e ciò che sembrerà più strano onestamente:

Potrei dimostrarlo con venti aneddoti dei quali fui testimone e che rimasero impressi nella mia memoria.

Non ne citerò che un solo, non il più singolare, ma quello che richiede meno osservazioni e schiarimenti.




























































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